Parfois, ça arrive. Dans
une revue française en ligne, je tombe sur un article à propos d’un groupe
appelé Lane qui sort son deuxième album le 19. Je commence à écouter un extrait
et je m’aperçois que ça me dit quelque chose. Putain, ça ressemble trop à Les
Thugs. Je fais des recherches sur Lane, et je vois que le guitariste et le
bassiste faisaient partie de ce groupe de Rock alternatif français explosif, et
que les autres membres viennent d’un autre groupe un peu plus relax, Daria.
Je n’ai donc pas mis
longtemps à commander ce CD et quand je l’ai écouté, je me suis mis à danser
dans la cuisine, comme un damné, retour à la jeunesse en une demi-heure de riffs
de guitare et mélodie, d’abruptes électriques et d’une passion démesurée pour
nous faire vibrer. L’écoute de « Stand », premier morceau de « A
shiny day », suffit pour récupérer ces moments lointains comme celui où
j’ai eu entre les mains des disques aussi sacrés que « Seamonsters »
de The Wedding Present.
Parfois ça arrive, et c’est
vrai que le plaisir est si intense qu’il m’est difficile, pendant que j’écris
cet article en écoutant la très Les Thug « A dead man soul », de
rester assis sur la chaise et ne pas me lancer dans une danse brutale en
envoyant balader toute les « commodités » musicales qui agressent
notre bon jugement. Quel son ! Le nom vient de Love and Noise Experiment..
Cela leur va comme un gant.
Ils vous attrapent avec
leurs urgences, avec leur militance qui connait la recette pour faire de ces
chansons qui perdurent, classiques instantanés. Le troisième morceau, ma
chanson favorite actuellement, est un de ces hymnes qui à force d’être mis et
remis en arrive à exaspérer ma chaîne HIFI par tant de répétition. Ça s’appelle
« A free man ». J’en ai la chair de poule quand Eric Sourice commence
à chanter « I don’t believe, I don’t believe in your gods » et ce
raz-de-marée qui consiste en une bande de trois guitares me laisse K.O,
désirant que le 19 arrive pour aller en France me procurer leur disque. Fuck Covid 19!!!!!!!!
Et ça ne s’arrête pas. La
mélodie de « Clouds are coming » qui en accélérant se transforme en
un ouragan de distorsion, ne fait que confirmer que Lane est le groupe et le
secret le mieux gardé d’Europe, un super-groupe qui devrait tourner
éternellement pour expulser la peine de nos cœurs. Car Lane irradie la joie, renvoie aux albums de photo de nos 20 ans, quand
aucune ombre ne menaçait l’agitation de notre jeunesse bénie.
Et que me dites-vous de
cette épopée sous forme de douceur qui s’appelle « Red light » ?
Je vais laisser ici un vide d’expressions car je reste sans mots. Où
étiez-vous, Lane ? « Winnipeg » et « Dirty liar » sont
comme des morsures concises mais qui vous submergent par leur fougue, par leur
façon de vous contaminer, par ces gouttelettes, antichambre d’un orage qui vous
mouille de passion, d’une passion extrême.
La chanson qui donne son
titre à l’album, une balle de plus qui en explosant fait éclater le cerveau, un
succès de plus, un autre prodige qui vous fait monter le volume. En vérité, je
me répète, je reste sans mots. Il suffit d’une minute et demie de «Tea Time»
pour se rendre compte que ce morceau pourrait bien être inclus dans n’importe
quel disque des incontournables Les Thugs.
“A shiny day” finit sur le morceau le plus
long et élaboré de l’album, les six minutes de « Down the river », qui résonne presque comme du
post punk. J’ai commencé à écouter l’album samedi, jusqu’à aujourd’hui je dois
l’avoir écouté une bonne vingtaine de fois, et je compte bien le réécouter
encore et encore. Parce qu’avec eux, l’étonnement se renouvelle, la force
qu’ils irradient est un torrent d’énergie qui vous contamine, vous envahit,
vous séduit.
Lane, mon groupe préféré de 2020.
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